1) Introduction
Il fut un temps où on ne pouvait pas se voir en peinture, puis vint Nadar, ce faux peintre, ce photographe disait Renoir et on ne se plaisait pas plus pour autant !

Avec l’image animée, il fallut supporter son être en mouvement… Découvrir celui qu’on ne savait pas qu’on était !

C’est comme en physique quantique : selon qu’il est observé ou pas, le sujet ne se comporte pas de la même manière !

C’est sur cette dinguerie originelle que nous nous appuierons pour essayer de résoudre l’angoisse d’être beau/belle et Belle/beau ! Toute la difficulté est là, dans cette obligation photogénique qui nous désespère parfois. Dans cette affirmation faussement désinvolte : 0h moi, en photo, c’est pas génial, mais bon…

Lorsqu’on est actrice, acteur, quand on veut (espère) faire ce métier dans son entièreté, il va bien falloir se résoudre à apprivoiser son image et celle du personnage qu’on incarne. Le travail autour de cette représentation iconique doit être complémentaire de l’apprentissage de l’art de la comédie.

L’image c’est du corps en mouvement et de la voix qui l’accompagne. Un corps et une voix que les prises de vues et le montage choisiront de montrer. Quelque part, une incarnation décidée par un autre…

C’est ce voyage que je viens ici vous proposer.

2) Programme
Cinq jours pour reconnaitre le chemin qui mènera (inexorablement !) à soi-même… Mais un soi-même maitrisé, accepté, sublimé.

Cinq jours (+ 1) articulés autour de ces questions :
– On me comprend quand je parle ?
– On m’écoute quand je réponds ?
– On m’entend quand j’écoute ?
– On me regarde quand j’arrive ?
– On me croit quand je mens ?

Parce que la caméra est une partenaire à la fois exigeante et imprévisible, ce sont ces cinq premiers questionnements que je vous propose d’explorer à mes côtés. Une question par jour pour une multitude de réponses…

À base d’exercices, sorte d’échauffement du jeu (du je), de travail sur le personnage à interpréter : quel est son animus ? Quel est pour le dire clair, l’animal qui le représente le mieux… Le fait de choisir une illustration animale de son personnage et de pouvoir l’utiliser à des moments clés, permet de se libérer de la contrainte photographique, de charger l’humain de l’animalité indispensable à sa liberté offerte en pâture à la technique cinématographique.

C’et ainsi que nous avancerons à la découverte de la photogénie de chacun et aux solutions pour assumer et améliorer l’image offerte/volée ! Il y aura mon regard de scénariste/ réalisateur, un regard bienveillant mais exigeant.

Il y aura le regard de la caméra. Tout sera filmé et nous pourrons ensemble, visionner notre travail au jour le jour.

Un chat traverse à pieds une rivière, la chance du chat est qu’il y ait un gué et des cailloux. Quelle est la chance de l’eau ?

Une mise en abîme pour des désiquilibristes !

Christian François – Août 2024